C.N.R.S.
 
Dictionnaire du Moyen Français (1330-1500)

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1
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     ABÎME     
[Image couramment empl. à propos de Dieu] "Cavité d'une profondeur insondable" : Bien disoit Platon, que si comme c'est tres fort de trouver Dieu, ainsy est ce impossible de le nommer. Ainsy comme le philosophe demanda III jours pour respondre que c'estoit Dieu, puis en demanda X, puis XXX : "Car, dit il, et plus y pense et moins le puis je descripre ou nommer ; comme en ung abisme on n'y voit font." N'est pas de merveille : car nous scavons que incomprehensible ne puet estre compris, et autrement ne seroit il point tel. (GERS., Trin., 1402, 158). Car ses vouloirs et ses décrèz Sont plus parfons et plus secrèz Que n'est abisme en nul endroit (LA HAYE, P. peste, 1426, 61).
2
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     ACCORDER     
C. -

Soi accorder que + ind. "Admettre, concéder que" : "Belle suer Raison, je me accorde bien que Dieu est, et ainsy le tesmoingne toute chose selon ce que tu as dit par avant..." (GERS., Trin., 1402, 159).

3
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     ACCROISSEMENT1          ACCROISSEMENT2     
A. -

"Augmentation" : Pourquoy ne pourra estre Dieu par tout sans acroissement ou diminucion, sans ce que on le puisse dire estre hors telement qu'il ne soit dedans, et sans ce qu'il soit du tout compris, ou enclos, ou fourclos en quelconque creature ? (GERS., Trin., 1402, 162).

4
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     ACCROÎTRE     
Empl. trans. [Le compl. désigne une chose abstr.] "Rendre plus grand" : ...mais affin d'acroistre le mal, et que d'aucune aventure remede n'y soit mis par misericorde, il gette dessus l'ame ung drap fait et tissu d'ypocrisie, de faintise et simulacion pour apparoir belle au monde. (GERS., Purif., 1396-1397, 66). Quartement s'ensuit que Dieu est sans commencement et sans fin en eternité, tout parfait en essence, en vie, en congnoissance, en bonté et en puissance, sans riens perdre, ou diminuer, ou acroistre ou oublier, autrement ne seroit mie tout parfait. (GERS., Trin., 1402, 160). Et pour tant Mars par sa puissance Fist eslever en abondance De la terre, aussi des rivières, Parmy l'air diverses matières, Lesqueles en l'air espandues Si furent par lui corrompues, Et la prouchaine occasion De la dicte corruption Est Jupiter, n'en doubtez mie, En accroissant la villanie. (LA HAYE, P. peste, 1426, 28).
5
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     ACTUEL     
B. -

PHILOS. "Qui est en acte" (Éd., 141) : ...se tu as en ta memoire la semblance ou representacion d'aucune chose - parlons de toy mesmes -, tu pues lors mettre ceste semblance de toy mesmes en ton entendement par clere et actuele congnoissance de toy... (GERS., Trin., 1402, 167).

Rem. FEW : «"qui se traduit par des actes, effectif" (ca. 1550 - Ac 1932)».

6
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     ADVENIR     
-

[D'un bienfait abstr.] : Bieneureuse sera l'ame a laquelle ceste grace avendra ! Esjouyr se doit qui tellement congnoistre son Dieu pourra. (GERS., Trin., 1402, 172).

7
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     ADVENIR     
1.

[D'un animal ; le compl. désigne un bien abstr.] "Parvenir à qqc. (à un certain degré de l'évolution)" : ...les chiens ont plus parfait odorement a merveille et les voultours aussy, le singe nous passe en gouster, le porc sauvaige en escouter, l'aigle et le lins en regarder ; la sont aussy ymaginacions et fantasies et industries diverses pour eschver ce qui est mal et pour suyr le bien. Mais a ce ne puet beste quelconque avenir que elle ayt aucune congnoissance de son Dieu (GERS., Trin., 1402, 152).

8
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     AFFECTION     
C. -

"Faculté d'aimer de l'âme humaine (avec l'entendement, l'affection est une des étapes vers la contemplation de Dieu)" : Car puis que la saincte Ame, qui va a Dieu, aura mis ung de ses piez, le pié de l'entendement, en la voye de Dieu en creant qu'il est comme raison enluminée de vraye foy crestienne lui a tesmoingnié, tout bon et tout amoureux et tout desirable (...), lors elle avance l'autre pié de affection par devocion amoureuse, et passe tout (...) car amour ne doubte riens, jusques a tant que elle [se] joingne a Dieu... [L. Mourin, éd. p. 141 définit : "Acte de tendre vers quelque chose, de la désirer, d'y aspirer, sans que cet acte soit nécessairement accompagné d'une disposition du sentiment"] (GERS., Trin., 1402, 171). Quant lame deuoste se sera excercitee a mediter les creatures et choses diuines elle en ara ycy double fruict. Lentendement sera illumine par congnoissance et laffection sera enflambee de amour et de leesse espirituelle. (CIB., p.1451, 180).

9
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     AIR     
B. -

[L'air en tant qu'espace entre le sol et le ciel] : Et povons maittre exemple quant a la puissance de traire lez eaues de la mer, et quant a la generacion de la rousee en l'ayer (Songe verg. S., t.1, 1378, 171). Car il dist que, ainssi que l'er ne la clerté du solail ne puent estre divisés, aussi lez choses lezquellez Diex a volu estre conmunes ne puent estre divisees. (Songe verg. S., t.2, 1378, 135). J'ay cerché par mer et par terre, par l'air et par le ciel, et ay demandé a la terre se elle estoit mon Dieu : elle respond que non. J'ay demandé a la mer s'elle estoit mon Dieu : elle respond que non. J'ay demandé a l'air, au ciel, au soloeil et aux estoilles se aucune de ces choses estoit mon Dieu : tout s'est escrié a haulte voix : "Dieu nous a faiz..." (GERS., Trin., 1402, 156). Cestui predist les signes horribles qui apparurent ès arbres et aussi le grant yver par lequel les oyseaulx geloient en l'air et tumboient mors (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 100 r°).

10
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     AMENER     
1.

[Le compl. appartient au domaine des idées] Qqn amène qqc. (un exemple, une histoire, une raison). "Citer" : La VIme question : Se les executeurs ne payent le testament, l'ame du testateur en est elle retardee ? Response : Oy. Si veez le mal des executeurs qui attendent sans cause, et le peril que c'est d'attendre a faire bien aprés sa mort. On pourroit amener l'ystoire du chevalier en l'ystoire de Charlemaine, qui apparut a son compaignon. (GERS., Déf., 1400, 235). A la parfin prenons contre ce deceveur advocat, Plaisir mondain, ces trois raisons lesquelles j'ay amenees contre luy, et trois pour cuer doloreux. (GERS., Déf., 1400, 244). Ainsy font pluseurs qui ne se daignent repentir de cuer, ainsoys veullent tousjours attendre en leur ordure. Icy puent estre amenez deux exemples de deux personnes : l'une prira que se elle estoit dampnee, au moins que Dieu luy fist ceste grace qu'elle l'amast tousjours. L'autre dit que elle prendroit icy son karesme prenant de paradis et que en enfer elle s'en venteroit. (GERS., Trin., 1402, 165). Pour entendre mieulx ce qui est dit et autres belles speculacions, on pourroit amener l'exemple des miroirs materielz. Les aucuns sont cassez, les autres bossus, les autres tachez et ordoyez ; les aucuns representent tant seulement la couleur des choses par dehors, sans quelconque figure ; les autres monstrent les choses a rebours (GERS., Trin., 1402, 172).

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     AMENER     
1.

[Le compl. appartient au domaine des idées] Qqn amène qqc. (un exemple, une histoire, une raison). "Citer" : La VIme question : Se les executeurs ne payent le testament, l'ame du testateur en est elle retardee ? Response : Oy. Si veez le mal des executeurs qui attendent sans cause, et le peril que c'est d'attendre a faire bien aprés sa mort. On pourroit amener l'ystoire du chevalier en l'ystoire de Charlemaine, qui apparut a son compaignon. (GERS., Déf., 1400, 235). A la parfin prenons contre ce deceveur advocat, Plaisir mondain, ces trois raisons lesquelles j'ay amenees contre luy, et trois pour cuer doloreux. (GERS., Déf., 1400, 244). Ainsy font pluseurs qui ne se daignent repentir de cuer, ainsoys veullent tousjours attendre en leur ordure. Icy puent estre amenez deux exemples de deux personnes : l'une prira que se elle estoit dampnee, au moins que Dieu luy fist ceste grace qu'elle l'amast tousjours. L'autre dit que elle prendroit icy son karesme prenant de paradis et que en enfer elle s'en venteroit. (GERS., Trin., 1402, 165). Pour entendre mieulx ce qui est dit et autres belles speculacions, on pourroit amener l'exemple des miroirs materielz. Les aucuns sont cassez, les autres bossus, les autres tachez et ordoyez ; les aucuns representent tant seulement la couleur des choses par dehors, sans quelconque figure ; les autres monstrent les choses a rebours (GERS., Trin., 1402, 172).

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     ANNÉE     
-

L'autre année. "L'année précédente" : En l'autre annee, bien m'en souvient, je parlay de trois mirouers de nature, de l'Escripture et de humaine creature. A present je ne parleray principalment que du tiers mirouer de humaine creature, et de la belle ymaige de la benoite Trinité qui dedans y reluist quant il est purifié et nettoyé et bien poly par bonne vie (GERS., Trin., 1402, 155).

13
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     APERCEVOIR     
A. -

"Saisir une chose par la vue, voir" : Comme par exemple nous veons en ung miroir ou en ung oeil : se ilz sont chassieux de boue et d'ordure l'oyeil ne puet riens veoir, et ou mirouer on ne puet riens apparcevoir. (GERS., Trin., 1402, 153). En ceste maniere regardoye je Male Voulenté qui ostoit et dechassoit vraye Paix et Justice et Verité, ses bonnes suers, en maintes guises ; quant je ne garde l'eure que je l'apparceu muer en figure si tres horrible, si tres hideuse et abhominable a regarder, que je ne la pourroye dire (GERS., Noël, p.1404, 308). ...on l'envelopast en lincieux de toille fine my user, trempez en eaue ardant, pour que sa nature est de eschauffer, ce qui fut fait et, ainsi que le cousturier achevoit de le couldre, voulant couper son fil à la lumiere qui estoit jouxte lui, en une lanterne, le feu courut par le fil, ainçois qu'il l'aperceust jusques au lincieul, lequel lincieul incontinent fut esprins si très fort que merveilles ne po souffler tousjours plus s'alumoit (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 151 r°). Ceste commecte ne fut aperceue en plusieurs lieux et s'apparut assez tost après que l'armée qui estoit devant Paris fut despartie et, j'ay qui parle, m'en cuide rememorer, car lors estoye avecques le premier president, maistre Mathieu de Nanterre, demourant. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 158 v°).

14
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     APERCEVOIR     
B. -

"Saisir une chose abstraite par l'esprit, comprendre, se rendre compte" : ...car cuer doloreux sent bien et apparcoit que se il est yci batus par penitence, il eschevra la mort d'enfer (GERS., Déf., 1400, 243). Sy est certain que je ne puis riens congnoistre sans congnoistre nostre Dieu, au moins comme en umbraige, combien que je ne apparcoive mie tousjours ceste congnoissance (GERS., Trin., 1402, 159). Certes celuy est fait pire qui recoit, et est tousjours apresté de demander et recevoir. L'exemple est de ces chiens happelopins qui tousjours happent et tousjours beent. Et j'ay entendu, sire, que vous l'apparcevez bien et vous en complaingnez et blasmez vos gens des finances ausquelz vous vous attendez. (GERS., Noël, p.1404, 311). Des dangiers et des maladies, Lesquelz en diverses parties Aviennent pour la grant nuisance De mauvaiz air et pestillence, Il est tout vray, et le confesse Le translateur comme la Messe ; Car maintes foiz il a léu Et par effect appercéu Que pluseurs maulx, à dire voir, Aviennent bien de mauvaiz air Et de sa force vicieuse (LA HAYE, P. peste, 1426, 159). Et affin que tu puisses mieulx entendre tu dois sauoir que le premier pas ou degre cestassauoir lecon ou doctrine donne intelligence, soit par lecon leue ou liure ou par doctrine ouye en predicacion ou aultre maniere de instruction par la quelle lecon ou doctrine ton entendement acquiert science et appercoit qui est a faire et qui est à laisser. (CIB., p.1451, 177).

15
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     APPLIQUER     
A. -

Appliquer qqc. à qqc. "Mettre qqc. en relation avec qqc. d'autre" : Les aucuns [miroirs] sont cassez, les autres bossus, les autres tachez et ordoyez ; les aucuns representent tant seulement la couleur des choses par dehors, sans quelconque figure ; les autres monstrent les choses a rebours ; ont pluseurs telles decepcions ; et tout cecy on pourroit appliquer par similitude ou miroir espirituel de l'ame au regart de la Divinité et des choses celestes. (GERS., Trin., 1402, 172). Cestui regna XXIIII ans ou temps Roboam et, pour sa prudence, fut le principal acteur et administrateur de la dedicacion du Temple, pour ce qu'il estoit moult perit et expert ès actes des festes d'icelui, par especial de VII principalles, lesquelles il compara et apliqua au VII principalles constellacions et fut souverain astrologien. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 36 v°).

16
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     APPRENDRE     
B. -

Apprendre qqc. à qqn. "Communiquer un savoir à qqn" : Mais je cuide que on leur aprent plus de maulz que on ne pourroit croire. Qui le diroit, et quelz maulz, et qui les apprennent ? (GERS., Concept., 1401, 429). Le Saint Esperit l'envoyoit pour aprendre et enseignier plus parfaictement les secrez de la benoite Trinité en la Divinité a la sainte Ame (GERS., Trin., 1402, 170). On lit en vng liure dung docteur grec vng mot qui signifie autant a dire comme congnois toy mesmes. Il y ot vng saige romain qui aprist ce mot a vng papegault et le donna a lempereur, cestuy oyseau disoit souuent a limperateur : congnois toy mesmes. (CIB., p.1451, 196). ...le saint evesque Johannes Hyspalense le allegue souvant ou livre de ses Interrogacions, par especial en la septiesme maison, en laquelle il traicte du fait des guerres, des furs et choses absconses, et se treuve que les anges de Dieu lui aprinsent plusieurs secretz en ladicte science de astrologie. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 12 v°).

17
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     ARGENT     
A. -

"Métal précieux" : ...d'une mesme masse de terre ou de plonc ou d'argent tu puez faire ung vaissel a beau usaige et ung vaissel a vil usaige (GERS., Trin., 1402, 163). Et lors lui fist emplir vaisseaux d'or et d'argent et autres perres precieuses et perles et le fist enfermer en une tour et deffendit que nulle autre viande ne lui fust baillée (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 121 r°).

18
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     ART     
A. -

"Connaissance, savoir, façon d'agir" : "Belle seur, disoit Raison a l'Ame, tu es la tres belle ymaige, laquelle Dieu, le souverain Maistre, a voulu faire pour monstrer son art par dehors, sa puissance, sa saigesse et sa benivolence" ["discipline du faire" (Éd., 143)] (GERS., Trin., 1402, 166). En cellui temps, de seur potage, Il est certain, sans dire fable, Que brouet de char convenable, Adoubé, par art et pratique, D'aucune espice aromatique, Et de vinaigre ou de vinete, Est lors propice et chose nete. (LA HAYE, P. peste, 1426, 94). Pour certain, la sapience theologienne est princesse et royne de toutes sciences, a laquelle toutes les aultres ars et sciences servent comme chambrieres. (Somme abr., c.1477-1481, 98).

19
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     ART     
-

Art de perspective. "Science de la réfraction de la lumière" : Se une ymaige apparoit en l'air, sans ce que on veist le miroir ou la personne qui se mireroit, comme on le puet faire par l'art de perspective, n'est point doubte que par l'imaige on verroit la personne, jassoit ce que on ne la cuidast point veoir, qui ne sauroit que c'est (GERS., Trin., 1402, 169). Creto de Cerdone fut en ce temps, homme fort speculatif ès mouvemens et en l'art de perspective. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 87 v°).

20
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     ASSAVOURER     
A. -

Au propre. [D'un des cinq sens] "Goûter" : ...nous ne sommes, toy et moy, blanches, ne noires, ne chaudes, ne froides. Nous ne sommes choses que on puisse ouir, ou oudurer, ou assavourer ou taster. Neantmoins quant je congnois nostre Dieu, je congnois une lumiere toute autre que n'est celle que les yeulz voyent (GERS., Trin., 1402, 157).

21
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     ATTEINDRE     
2.

Empl. trans. indir. [Le compl. désigne un savoir difficile ou inaccessible] Atteindre à qqc. "Parvenir, accéder à qqc." : Nous scavons que une chose de petite congnoissance ne puet attaindre a ce que puet congnoistre la vertus, qui est de plus haulte congnoissance, comme l'oyeil corporel ne pourroit veoir ce que congnoist l'imaginacion par dedans (GERS., Trin., 1402, 158). ...entre toutes les créatures la consideracion et congnoissance de toy mesmes est tresprofitable pour venir à la congnoissance tant des creatures incorporelles et spirituelles comme sont les anges que aussi pour actaindre a la congnoissance de dieu. (CIB., p.1451, 195). L'escripture sainte [...] l'explique et declaire, combien qu'il est inestimable [...] sans mesure, par laquelle puissance tant soit grande et vertueuse on ne puet attaindre a lui, car il est inaccessible par faulte de chemin. (Somme abr., c.1477-1481, 149). Fut celui qui deffendit l'usage du pavot, en tant que touche les maladies qui peust venir aux yeux et aux oreilles. Cestui experimenta moult de choses pour actaindre à la vertu des gommes, racynes et herbes et predist plusieurs choses dont il fut moult estimé. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 74 r°).

22
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     AVANCER     
2.

[Dans l'espace] "Poser en avant" : ...lors elle [l'âme] avance l'autre pié de affection par devocion amoureuse, et passe tout, et perse tout fiablement, car amour ne doubte riens, jusques a tant que elle se joingne a Dieu, son amour, sa doulceur et plaisant desir, et que elle soit si une avec luy que ce soit d'eulz deuz ung esperit (GERS., Trin., 1402, 171).

23
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     AVISER     
B. -

[Le compl. désigne un inanimé concr. ou abstr.] Aviser qqc. "Découvrir, distinguer, reconnaître qqc." : Reviens avec moy et me regarde moy, qui suis chose espirituelle et sans parties, se d'aventure tu en oïras aucunes nouvelles. Mon Ame, je l'ay desja ainsy fait. J'ay regardé et advisé du tout en tout quelle tu es, comme grande est ta memoire, clere ton intelligence, franche ta voulenté, ton essence immortelle, ta vie espirituelle (GERS., Trin., 1402, 157). Derrainement, le second point, Qui en la fin du Livre est joint, Enseignera les medicines Assez suffisantes et dignes, Selon que humain entendement Les peut aviser bonnement, A préserver et asseurer, Délivrer, guérir et curer, De la boce ou de pestillence (LA HAYE, P. peste, 1426, 73). ...cest que tu par effect viues bien et faisant et mectant a effect ce que tu as apris par lecon en la maniere que tu as aduise par saincte meditacion, auecques laide de dieu que tu as impetree par oroison (CIB., p.1451, 178).

24
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     BAS     
B. -

Au fig. Mettre qqc. au bas. "Le cacher, l'ignorer" : Icy convient l'ame entrer forment dedans sa memoire sans evagacion par dehors, et esclarsir son entendement par debouter et oster ; non mie oster car ne se puet faire, mais mettre au bas et en oubly toutes les nuees et obscurtez des ymaginacions et fantasies des choses sensibles, ce qui est tres fort. (GERS., Trin., 1402, 172).

25
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     BEAU     
-

[Dans le vocatif, en partic. en s'adressant à Dieu] : Beau sire Dieu, nous te rendons grace et mercy pour l'excellence de ce don, que nous querions avec le prophete, et devotement demandons, en criant : Ostende nobis... (GERS., Purif., 1396-1397, 62). Beau tres doulx Dieu, je vous rens graces quant vous m'avez amené a vous congnoistre estre tel, tout puissant, tout juste et tout bon (GERS., Trin., 1402, 164).

26
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     BÉNÉVOLENCE     
[À propos de Dieu] "Bienveillance" : ...nous cuidons la begnivolence de Dieu acquerir, laquelle il ot a l'umain lygnage, et le cuidons ensuir se nous sonmes piteables et misericors, car il nous a esté et est encore, de jour en jour, tres pyteable et tres misericors. (Songe verg. S., t.1, 1378, 342). ...partout il veoit tourner et reluyre la puissance de Dieu, sa saigesse et sa benivolence. (GERS., P. Paul, a.1394, 514). A la parfin il convient qu'il [celuy qui m'a fait] soit de grande liberalité, courtoisie et benivolence : et si ne congnoys point sensiblement quelle chose est ceste liberalité, ceste amour et benivolence. Ainsy diroye je de verité, de justice et de bonté, quant on les considere absolument. (GERS., Trin., 1402, 168). Que chose est Dieu ? Voulenté toutpuissante, benivolence, vertu, lumiere eternele, raison immuable, constante, perdurable, souveraine benoiteté (Somme abr., c.1477-1481, 156).
27
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     BÉNIGNITÉ     
"Bienveillance, bonté" : Et Jhesu Crist l'a bien remuneré en benignité et plantureuse misericorde. (GERS., P. Paul, a.1394, 512). Je espandray et inspireray par sa face une lueur, une beaulté, une doulceur plaine de simplesse, honneur et benignité, et tellement compasseray son chaste viayre, regart, ses diz, ses faiz et contenances, que a tous ses regardans elle sera exemplaire (GERS., Concept., 1401, 392). De ce vient que aucune foys une simple personne qui sera devote et aymera Dieu, aura trop plus haulte et digne congnoissance de la Divinité, de sa puissance, saigesse et bonté, et de sa doulceur et benignité que n'ont eu les philosophes (GERS., Trin., 1402, 171). Nest ce pas grant benignite, grant doulceur et bonte quant il te dit que tu dois faire et que tu ne dois pas faire pour ton salut. (CIB., p.1451, 188). Et celle est par generation eternele, par laquelle il engendre Filz, et l'emanation, decours et proces tres amoureux et joyeux, qui procede par maniere de benignité et de liberalité. (Somme abr., c.1477-1481, 123).
28
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     BENOÎT     
B. -

[D'un événement de l'histoire sainte] : Apreste toy maintenant a cete benoite journee, a ceste faiste sacree, a ce jubilé, pour le dignement recevoir a l'exemple des apostres qui hodie repleti sunt (GERS., Pent., p.1389, 72). ...vous eustes le cuer si doloreux a l'eure de la benoitte passion comme s'il eust esté party d'un glaive ou d'une espee (GERS., Déf., 1400, 220). ...autant ou plus comme vous feriez en la presence du benoit corps Jhesu Crist, non mie pour ma personne, - hors une telle presumpcion ! - mais pour la majesté de Dieu. (GERS., Trin., 1402, 151).

29
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     BESTIAL1          BESTIAL2     
A. -

[D'un être hum.] "Semblable aux bêtes (p. oppos. à la nature spirituelle de l'homme)" : Car, comme dit Aristote, telz vivent comme bestes et sont bestiaux (...) et telz ne doivent point estre apellez hommes mais chiens ou pourceaux ou lyons (GERS., Trin., 1402, 153). ...ensemble proposèrent Et répliquier mesmes osèrent Que Humain Lignage en vérité Est tout rempli d'iniquité, D'orgueil, envie, ire et tristesse (...) Mescroiant chascun en sa Foy, Inutile à Dieu et à soy, Moult bestial, irraisonnable Néant piteux et variable (LA HAYE, P. peste, 1426, 35). Dieu le tout puissant, à qui est Homme obéissant, Le volt former à son ymage Quant à son âme et son courage, Et lui donna sens et savoir, Entendement et franc vouloir, Engin, povoir et bénéfice D'amer Vertu et haïr Vice Dont il peut estre parçonnier Aucunement et héritier De Nature célestiale En délaissant la bestiale (LA HAYE, P. peste, 1426, 38).

30
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     BÊTE     
1.

"Tout être animé, excepté l'homme" : Pour ceste cause les passions et desordonnez mouvemens sont lais et coulpables es hommes, qui point ne le sont es bestes, comme orgueil n'est point pechié, ou laydure en cheval, cruaulté en lyon, malice en renart, envie es chiens, avarice es cornailles, et ainsy des autres. Pourquoy ? Pour ce que point n'ont raison en eulz, qui autrement les doye gouverner, comme est en l'omme. (GERS., Concept., 1401, 399). Mais a ce ne puet beste quelconque avenir que elle ayt aucune congnoissance de son Dieu (GERS., Trin., 1402, 152). Car les poissons en grant partie, Et les oyseaulx, sans mentir mie, Et les bestes de champs et boiz Si sentent bien aucunes foiz Les grans dangiers et les nuisances De très mauvaises pestillences (LA HAYE, P. peste, 1426, 57). ...nostre nature est plus preste Que celle de mainte autre beste à recevoir mutation En sa foible complexion Par fain, et soif, et maladie (LA HAYE, P. peste, 1426, 68). ...les bestes apres leur mort nont point de peine car cest leur condicion de tourner en terre corps et ame... (CIB., p.1451, 200). ...comme en cest gendre animal aiant ame sont contenues diverses especes, c'est a scavoir homme, cheval, beuf, asne et toutes bestes, qui ont ame sensitive par les sens corporelz, voyant, oyant, flairant, goustant, tastant. (Somme abr., c.1477-1481, 147). ...l'an subsequent, pour l'intemperance de l'air et à ceste cause, fut grande mortalité de bestes et dura la gelée jusques ou milieu de mars (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 115 v°).

31
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     BÊTE     
-

[Trad. du lat. muta bestia, qui est lui-même un calque restrictif du gr. zoon alogon ; s'oppose à l'homme doué de raison ; le terme est neutre lorsqu'il désigne un animal, il est connoté négativement lorsqu'il désigne l'être hum. qui n'obéit qu'à ses sens] Beste mue. "Animal privé de raison et privé de parole" (synon. bestedéraisonnable, besteirraisonnable) : ...car l'influence du ciel et dez elemens si fait une impression en corps humain, de laquelle impression une ymage d'aucunes choses avenir si est representee a l'onme en songent, et ce ne samble pas chose desraisonable, car nous veons que lez bestes mues, d'un mouvement naturel, si sentent lez pluies et lez vens avenir. (Songe verg. S., t.1, 1378, 382). Et par especial il y en a une [maladie] que Avicenes appelle cucubuch, qui est une maniere de melencolie et de alienacion telle que le malade veritablement cuide estre fait beste mue et ainsy il se met a quatre piez et fuit la gent (EVR. CONTY, Harm. sphères H.P.-H., c.1400, 96). O tres belle entre toutes les creatures, dit Nostre Seigneur a la saincte ame, se tu ne te congnois, his hors et t'en va aprés les tropeaux de bestes mues ; comme s'il voulsist dire que l'ame n'est pas digne de congnoistre Dieu ne d'estre entre les creatures raisonnables se elle ne se congnoist (GERS., Trin., 1402, 154). Voulenté de sensualité est seulement es bestes mués. Et pour ce quant a ceste tele voulenté point pecheriesmes, se nostre raison ne fust joincte a icelle par accord a laquelle raison apartient de refrener ou restraindre et retraire la sensualité (Somme abr., c.1477-1481, 174).

32
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     BÊTE     
1.

[Beste qualifie une manière de vivre, de se comporter ; le 1er terme désigne un être hum. ou une abstraction] : Car, comme dit Aristote, telz vivent comme bestes et sont bestiaux (...) et telz ne doivent point estre apellez hommes mais chiens ou pourceaux ou lyons, selonc ce que declaire Boece, en tant qu'ilz ressemblent plus telles bestes que ilz ne font les hommes bien ordonnez. (GERS., Trin., 1402, 153). ...icelui Maquemorre estoit homme moult courageux et habitoit en bois et montaignes, lui et ses gens, et avoient leurs rectraiz en cavernes comme bestes, car par delà ne sont villes ne villages, ne aucune habitacion (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 145 r°).

33
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     BÊTE     
-

[Beste désigne l'homme qui ignore son âme] : O tres belle entre toutes les creatures, dit Nostre Seigneur a la saincte ame, se tu ne te congnois, his hors et t'en va aprés les tropeaux de bestes mues ; comme s'il voulsist dire que l'ame n'est pas digne de congnoistre Dieu ne d'estre entre les creatures raisonnables se elle ne se congnoist (GERS., Trin., 1402, 154). O la tresbelle entre les femmes puis que tu te ignores et que tu ne te veulx congnoistre va ten, ys de la compaignie des bestes et va derriere apres les tropeaux de tes bestes, tu paistras les boucs. O dure sentence sur lame qui ne se veult congnoistre. Tu estoies par pechie semblable aux bestes car lomme qui nentent pas lonneur que dieu luy a fait est compare aulx bestes et est semblable a eulx (CIB., p.1451, 199).

34
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     BIENHEUREUX     
2.

[De l'âme] : Mais la sainte ame, bieneureuse hostesse du Saint Esperit, ha a celle heure en soy et avec soy son bon hoste, le Saint Esperit (GERS., Pent., p.1389, 86). ...et, sans curieuse applicacion des vertuz aux plantez ou aux fleurettes, tournons briefment les yeulz de nostre consideracion par les dons et beatitudes desquelles fut remplie le bieneureuse ame saint Pol comme ung beau jardin plain et benoist (GERS., P. Paul, a.1394, 508). Puis fault la voulenté estre separee de toute charnalité et de vilains et ors desirs, affin qu'en ceste trinité reluise purement la Trinité divine. Las ! Comment ce sera ? Bieneureuse sera l'ame a laquelle ceste grace avendra ! (GERS., Trin., 1402, 172).

35
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     BOIS     
2.

[En tant que matière combustible] : ...d'un mesme boys tu en pues faire du feu et de la cendre, ou en puez faire une belle ymaige et la garder. (GERS., Trin., 1402, 163). En faisant feu de boiz propice. Le boiz à ce plus convenable Si est boiz sec et odorable, Comme aiglentier, junièvre et fresne, Ciprez, rosmarin, vigne et chesne (LA HAYE, P. peste, 1426, 80). ...l'une partie [des couleuvres] se retira pour la doubte de l'autre ou creux d'un gros arbre, cuidans eulx sauver, mais l'autre partie de moult impetueuse course, en sibillant, suivit aller après dedans icelui arbre, lequel fut environné de bois sec et y fut mis le feu et ainsi finerent. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 111 v°).

36
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     BOSSE     
-

Au fig. "Défaut" : ...lors est faicte l'ame ung miroir bel, sans tache et sans boces, plain et poly pour representer la Deité. (GERS., Trin., 1402, 171).

37
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     BOSSU     
2.

[D'un objet] : ...on pourroit amener l'exemple des miroirs materielz. Les aucuns sont cassez, les autres bossus, les autres tachez et ordoyez ; les aucuns representent tant seulement la couleur des choses par dehors, sans quelconque figure (GERS., Trin., 1402, 172).

38
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     BOUE1          BOUE2     
B. -

Au fig. [Symbole du péché] : Si dois gecter hors toutes ordures de pechié, la poudre d'avarice, les araines d'ire et d'envie, la boe, la fiente de luxure, pour recevoir cest hoste duquel chante l'Esglise (GERS., Pent., p.1389, 73). Et se nous n'avons pas souffisante congnoissance de Dieu, quelle merveille quant nous sommes tous ors et tous plungiez et versez en la fange et boe de toute charnalité ? (GERS., P. Paul, a.1394, 513). Comme par exemple nous veons en ung miroir ou en ung oeil se ilz sont chassieux de boue et d'ordure l'oyeil ne puet riens veoir, et ou mirouer on ne puet riens apparcevoir. (GERS., Trin., 1402, 153).

39
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     BOUTER1          BOUTER2     
a)

Bouter en prison. "Jeter en prison" : N'est ce pas droit qu'il [Dieu] face grace auxquelz qu'il luy plaist, sans faire tort a ceulx qu'il laisse en la prison [de péché originel] en laquelle ilz sont boutez ? (GERS., Trin., 1402, 163).

40
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     BRAS     
1.

[En tant que membre du corps] : Quintement tu es par tous les membres de ton corps tant en la teste comme es piez, et ou cuer, et es braz, sans ce que tu soyes maindre en la plus petite partie que en la plus grande, sans ce que tu soyes hors du cuer, se tu es avec ce au chief. (GERS., Trin., 1402, 162). Il fault et est expédient Secourir au cuer patient Par saignier, ou commencement, D'un braz ou deux moult largement, Selon la force et la vigueur De cil qui seuffre la rigueur (LA HAYE, P. peste, 1426, 119). Cestui aussi predist que plusieurs monstres apparoistroient, entre lesquieux, tost après, fut veu sur les confins de Normandie et Bretaigne, c'est assavoir une double femme ayant deux testes, quatre braz et tout double jusques au nombril. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 112 r°).

41
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     BRIÈVETÉ     
A. -

[À propos du temps] "Courte durée" : Les autres sont comme moyens entre deux estaz car finablement ilz meurent en grace, mais ilz ne sont pas tous puniz et purgiez de leurs meffaiz, ou pour la multitude, ou pour la briefté du temps, ou pour la fragilité du corps, ou pour negligence, ou pour aucune telle cause. (GERS., Déf., 1400, 225). ...puis y survint amoureuse Devocion ou Contemplacion de laquelle je pourray cy aprés parler se la briefté du temps le seuffre. (GERS., Trin., 1402, 166).

42
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     CARÊME     
-

Prendre son caresme prenant. "Profiter de tous les plaisirs" : Icy puent estre amenez deux exemples de deux personnes : l'une prira que se elle estoit dampnee, au moins que Dieu luy fist ceste grace qu'elle l'amast tousjours. L'autre dit que elle prendroit icy son karesme prenant de paradis et que en enfer elle s'en venteroit. (GERS., Trin., 1402, 165).

Rem. Cf. DI STEF., 127b, s.v. careme.

43
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     CASSER     
1.

[Le compl. désigne un objet dur] "Briser, mettre en morceaux" : ...on pourroit amener l'exemple des miroirs materielz. Les aucuns sont cassez, les autres bossus, les autres tachez et ordoyez ; les aucuns representent tant seulement la couleur des choses par dehors, sans quelconque figure (GERS., Trin., 1402, 172). ...advint que une aigle ou autre oysel print à la rive de l'eaue une conche, comme une grosse wistre ou tortue, et, pour la casser, monta hault en l'air et vit la teste d'icelui Achilus, calve, depillée et luisant et, cuidant que ce fust quelque roche, la laissa cheoir et lui rompit la teste et ainsi mourut. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 40 v°).

44
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     CAUSE     
-

Cause première/cause primeraine : Tu scez, mon Ame, que tu es faicte d'autruy que de toy. Sy conclus que la fontaine et premiere cause par laquelle tu es faicte est pardurable et immuable, car elle n'est point ne ne pourroit estre faicte par autre cause premeraine et plus parfaicte. Pareillement elle ne pourroit estre destruicte car tout depent d'icelle, et ceste premiere cause par laquelle tu es faicte et creée, je appelle nostre Dieu. (GERS., Trin., 1402, 159). Des causes célestieles et primeraines des pestillences, et, par espécial de la grant pestillence qui ou temps dudit Roy régna partout. (LA HAYE, P. peste, 1426, 23).

45
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     CAUSE     
.

À cause de qqc. : Les orguilleux aussy a cause de leur vertus ou sainctité sont par cest exemple bien convaincuz. (GERS., P. Paul, a.1394, 489). Par quoy selon ta loy escripte et justice mesmement qui se garde entre les hommes, ilz desservirent non pas seulement morir, mais avec ce perdre tout leur heritage pour eulz et leurs enfans, tant le temporel paradis terrestre comme l'espirituel, justice originele, a cause de crime de lese majesté. (GERS., Concept., 1401, 398). Encores n'est past chascune humaine creature disposee souffisamment pour veoir icy Dieu en telle maniere : les aucuns pour l'empeschement du corps qui oste l'usaige de raison, soit a cause de aage comme es enfans, soit a cause de maladie (GERS., Trin., 1402, 153). Cestui prenostica la mort de messire Loys, conte de Flandres, d'Artois, de Bourgongne et de Nevers, qui trespassa le penultieme de janvier 1383, duquel fut heritier Philippe, duc de Bourgongne, à cause de sa femme, fille dudit messire Loys. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 145 r°).

46
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     CÉLESTIEN     
RELIG. "Qui appartient au ciel, qui vient de Dieu" : Si je vous dis choses terriennes, choses dedans vous, et point ne les entendez, qui vous dira choses celestiennes, choses dessus vous, veez comment les comprendrez ? (GERS., Trin., 1402, 155). Et car l'ame oublie toute autre chose pour icelle heure, ceste oblivion puet estre dicte le plonc qui est en ung des costés de ce miroir ; car autrement l'ueil de l'ame perceroit oultre et verroit les choses terriennes, pour quoy il seroit empesché a veoir les celestiennes (GERS., Trin., 1402, 171). ...l'Apostle en l'epistle aux Hebrieux ou premier chapitle, ou il parle du Filz de Dieu disant : "(...) il est parfaite representation de son Pere d'une mesmes substance, nature et estre, pourtant toutes choses terriennes et celestiennes par le mot et commandement de sa vertu, puissance et bonté" (Somme abr., c.1477-1481, 113). Pour tant dist ung philosophe apellé Mercucius : en la nature qui surmonte les natures celestiennes est unité. Es natures celestiennes est alterité, une maniere de diversité. Es natures et choses qui sont dessoubz les celestes est pluralité. (Somme abr., c.1477-1481, 147).
47
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     CÉLESTIEN     
RELIG. "Qui appartient au ciel, qui vient de Dieu" : Si je vous dis choses terriennes, choses dedans vous, et point ne les entendez, qui vous dira choses celestiennes, choses dessus vous, veez comment les comprendrez ? (GERS., Trin., 1402, 155). Et car l'ame oublie toute autre chose pour icelle heure, ceste oblivion puet estre dicte le plonc qui est en ung des costés de ce miroir ; car autrement l'ueil de l'ame perceroit oultre et verroit les choses terriennes, pour quoy il seroit empesché a veoir les celestiennes (GERS., Trin., 1402, 171). ...l'Apostle en l'epistle aux Hebrieux ou premier chapitle, ou il parle du Filz de Dieu disant : "(...) il est parfaite representation de son Pere d'une mesmes substance, nature et estre, pourtant toutes choses terriennes et celestiennes par le mot et commandement de sa vertu, puissance et bonté" (Somme abr., c.1477-1481, 113). Pour tant dist ung philosophe apellé Mercucius : en la nature qui surmonte les natures celestiennes est unité. Es natures celestiennes est alterité, une maniere de diversité. Es natures et choses qui sont dessoubz les celestes est pluralité. (Somme abr., c.1477-1481, 147).
48
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     CENDRE     
1.

"Poudre résultant de la combustion complète de certaines matières" : ...d'un mesme boys tu en pues faire du feu et de la cendre, ou en puez faire une belle ymaige et la garder. (GERS., Trin., 1402, 163). ...Dont descendent, pour la matière Estant pesant plus que légière, En forme de pouldre ou de cendre, Lesqueles certes au descendre Se meslent et font mixtion Au bas air en sa région (LA HAYE, P. peste, 1426, 27). Item signe est de pestillence Trouver foison, ou abondance, De cendre, ou de pouldre menue, Sur les abres chaeste et venue, Qui se peut faire en la manière Pour l'arsion de la matière (LA HAYE, P. peste, 1426, 56).

49
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     CENDRE     
1.

[Comme symbole de la pénitence] Cendres de l'humilité : Icy est l'ame comme muee en cendres de humilité en l'ardant fornaise de vive charité ; puis devient comme voirre bel, cler, net et pur, et coule legierement a prendre telle figure et emprainte espirituelle (GERS., Trin., 1402, 171).

50
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     CERTAIN     
-

En partic. [Qui relève du domaine de la foi] : Pour tant on seult dire d'une chose bien certaine : il est aussy certain comme Dieu est. (GERS., Trin., 1402, 159).

51
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     CERTAIN     
-

Il est certain : Sy est certain que je ne puis riens congnoistre sans congnoistre nostre Dieu, au moins comme en umbraige, combien que je ne apparcoive mie tousjours ceste congnoissance (GERS., Trin., 1402, 159). Il est certain, sans dire fable, Que brouet de char convenable, Adoubé, par art et pratique, D'aucune espice aromatique, Et de vinaigre ou de vinete, Est lors propice et chose nete. (LA HAYE, P. peste, 1426, 94). Alkabice, le souverain astrologien, fut environ ce temps, selon aucuns ; touteffois il n'est pas certain et, quoy qu'il en soit, ce fut homme de grande recommandacion et à presever. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 117 r°).

52
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     CERTAINETÉ     
A. -

[Relevant du domaine de la foi] : Mais ycy on me puet faire aucunes questions. La premiere : Puet on congnoistre la venue ou la presence du Saint Esperit ? Je repon que non, sans especiale revelacion et par certaineté : Nemo scit an amore etc. (GERS., Pent., p.1389, 82). Et quant je seray montee en gloire en la presence de Dieu - ce sera a son bon plaisir, je en ai vraye certaineté - certes ! lors il me souvendra de toy, mon enfant, et de vous autres, mes amis, qui aurez plouré et prié pour avencer mon sauvement. (GERS., Déf., 1400, 229). "Belle suer Raison, tu as esté longuement hors de moy par les portes des V sens corporelz pour enquerir de nostre Dieu et pour scavoir se aucun t'en pourroit dire la certainneté. Que me dis tu ? Quelles nouvelles me rapportes tu ?" (GERS., Trin., 1402, 156).

53
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     CESSER     
-

Cesser de faire qqc. "S'arrêter de" : Se tous les pracheurs qui ou monde sont ne cessoyent chascun jour de preschier a l'ame qui est en ce point mise, c'est assavoir en mauvaise acoustumance et en durté de cuer, ilz ne l'amolliroyent pas a bien faire (GERS., Purif., 1396-1397, 66). ...et ja pour ce, je ne doy laissier ou cesser de vous amer, servir et honnourer, tant que le puis faire, et tant que je ne suis mie cheuz, moyennant vostre grace en telle obstinacion furieuse que vous juge estre mauvaiz ou envieux, comme font les dampnez. (GERS., Trin., 1402, 165). Cestui vesquit cent VII ans, sans cesser d'estudier. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 49 r°).

Rem. FEW : «mfr. cesser à faire qch (Marot-1582)».

54
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     CHARITÉ     
3.

"Amour fervent de l'homme pour Dieu" : Un homme ne puet avoir charité qui est en pechié mortel quelconque (GERS., Concept., 1401, 410). Icy est l'ame comme muee en cendres de humilité en l'ardant fornaise de vive charité ; puis devient comme voirre bel, cler, net et pur, et coule legierement a prendre telle figure et emprainte espirituelle, comme le Saint Esperit luy veult donner a la semblance de soy (GERS., Trin., 1402, 171). Le cueur se est en moy eschauffe et en ma meditacion le feu damour et de charite a Dieu se est embrase. (CIB., p.1451, 203).

55
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     CHARNALITÉ     
A. -

"Ce qui relève de la nature physique, de l'existence charnelle de l'homme (p. oppos. à son existence spirituelle)" : O tu, aveugle charnalité, se tu pouoyes ouvrir les yeulz de ta pensee, et regarder en la lumiere de vraye foy le bien, le louyer, le royaume et la gloire en laquelle sont entrés saint Pierre et saint Pol (GERS., P. Paul, a.1394, 490). [Nature s'adresse à Dieu] "Tu scez, Sire, que selon ma premiere et droicturiere institucion je devroye produyre les hommes telz que en leur royalme espirituel point n'y eust rebellion de la charnalité ou sensualité contre raison..." (GERS., Concept., 1401, 399). Puis fault la voulenté estre separee de toute charnalité et de vilains et ors desirs, affin qu'en ceste trinité reluise purement la Trinité divine. (GERS., Trin., 1402, 172).

56
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     CHARNALITÉ     
B. -

"Faiblesse de la chair, concupiscence, luxure" : "Or pense doncques de soutilment enquester des personnes qui par toy seront pourmeues en dignitez de l'eglise, voire par le conseil de personnes notables et de sainte vie appreuvee, qui soient sans avarice, sans charnalite et sans ambicion..." (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.2, c.1386-1389, 311). Se la chier hurte par mauvaise charnalité, tentost nous li ouvrons et en faisons comme ung ort logis de pourciaux. (GERS., Pent., p.1389, 81). Sur toutes choses les pechiez de charnalité rendent obscure l'ame, et la font impuissante a riens cognoistre de Dieu et de ses choses espirituelles (GERS., Trin., 1402, 153). ...car aux autres qui estoyent malicieux ou qui se donnoyent a orde charnalité, Dieu ne se monstra pas sinon a leur horrible mort (GERS., Noël, p.1404, 297). Encores ces mesmes personnes Se doivent forment abstenir Pour péril qui en peut venir, Car excédent charnalité Consume et gaste humidité Et la chaleur de corps humain, Et le rent failli, lent et vain (LA HAYE, P. peste, 1426, 107).

57
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     CHARTRE     
2.

[La condition terrestre, la nature pécheresse de l'être hum.] : Pourquoy il fait grace et remission plus a aucuns que aux autres entre ceulx de l'umain lignaige qui sont generalment emprisonnez en la chartre de pechié, au moins de pechié originel ? (GERS., Trin., 1402, 163).

58
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     CHASSIEUX     
A. -

Au propre. [De l'oeil] "Dont les paupières sécrètent trop de chassie" : Sur toutes choses les pechiez de charnalité rendent obscure l'ame, et la font impuissante a riens cognoistre de Dieu et de ses choses espirituelles : patet ibidem. Comme par exemple nous veons en ung miroir ou en ung oeil : se ilz sont chassieux de boue et d'ordure l'oyeil ne puet riens veoir, et ou mirouer on ne puet riens apparcevoir. (GERS., Trin., 1402, 153).

59
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     CHAT-HUANT     
"Hibou ; chat-huant" : Le chauant est prins en figure pour les subtilles temptations des prelaz et des gens vertueux. (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 108). "Encores, vous doit souvenir", dist la royne, "que par nuyt les chauves souriz volent, les chuetes et les chauans, qui s'appellent chaz cornuz.." (MÉZIÈRES, Songe vieil pèl. C., t.1, c.1386-1389, 242). ...la chuete dessusdite, que on appelle autrement assez communement le chathuan (EVR. CONTY, Eschez amour. mor. G.-T.R., c.1400, 276). ...a l'exemple du chat huant qui ne puet riens veoir sans aucune lumiere du soleil, non pourquant ne puet il veoir le soloeil en sa pureté, et ne juge riens du soloeil, ainsoys luy est le soleil comme tenebres et obscurté, car yl n'y puet goutte veoir. (GERS., Trin., 1402, 159).
60
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     CHEF     
2.

[En tant que siège des facultés intellectuelles] : Quintement tu es par tous les membres de ton corps tant en la teste comme es piez, et ou cuer, et es braz, sans ce que tu soyes maindre en la plus petite partie que en la plus grande, sans ce que tu soyes hors du cuer, se tu es avec ce au chief. (GERS., Trin., 1402, 162). La premiere cest assauoir lymaginatiue ou la fantasie qui est tout vng est situee en la partie de deuant du chief, et de ce la vient que ceulx qui ont grant front et gros par dessus ilz ont aucunement bonne ymaginatiue (CIB., p.1451, 212). Le tiers signifie clarité de contemplation, car au chief est la vigueur de perspicacité et vivacité detriement. (Sacr. mar., c.1477-1481, 46).

61
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     CHERCHER     
A. -

"Parcourir (un lieu) à la recherche de qqc." : "Belle suer, je te diray, respond Raison. J'ay cerché par mer et par terre, par l'air et par le ciel, et ay demandé a la terre se elle estoit mon Dieu : elle respond que non..." (GERS., Trin., 1402, 156). Celui an, j'estoye ou pays de Valoy en Aganoys, où je fuz ès montaignes de Morcles de Salenches, ès glaciers et autres devers Berne et Monseigneur Bernard, serchant aucunes herbes et arbres, dont parle Aristote en son Epistre à Alexandre (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 160 r°).

62
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     CHIEN     
A. -

Au propre. "Chien" : ...on y voit [en aucunes des bestes] les V sens du corps aussi parfaictement ou plus : les chiens ont plus parfait odorement a merveille et les voultours aussy, le singe nous passe en gouster, le porc sauvaige en escouter, l'aigle et le lins en regarder (GERS., Trin., 1402, 152).

63
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     CHOIR     
b)

Choir en (un état moral ou spirituel plus mauvais) : La quarte maniere est quant aucun est tellement racheté que il ne puet choïer en pechié mortel, conme furent lez Apostres aprés la Penthecouste (Songe verg. S., t.2, 1378, 252). Je diray plus : que la ferveur de l'amour que saint Pierre avoit envers Jhesu Crist donna occasion de le nier aprés, car par telle amour il cheut en presumpcion de soy, et pour la presumpcion Dieu voult souffrir qu'il tresbuchast en telle negacion, pour soy mieulx congnoistre (GERS., P. Paul, a.1394, 489). Et icy, oultre la louange et deffense saint Pol, nous avons enseignement de nous contregarder de cheoir en perilz ou tribulacions sans neccessités ou proffit (GERS., P. Paul, a.1394, 500). Panse bien, panse que vault quanque tu faiz en ce monde, quanque tu traveilles, quanque tu rapines, quanque tu quiers vengence, quanque tu donnes a ta povre charoingne de mauvaises plaisances, se tu chiés, en la destroicte heure de la mort, a l'orrible jugement de justice, en mort perpetuelle. (GERS., Purif., 1396-1397, 67). ...ilz furent ingraz a Dieu et cheurent en horribles erreurs, en ydolatries et en vilité contre nature (GERS., Trin., 1402, 162). ...et tant que je ne suis mie cheuz, moyennant vostre grace en telle obstinacion furieuse que vous juge estre mauvaiz ou envieux, comme font les dampnez. (GERS., Trin., 1402, 165). ...telles gens cheent souuent en inconuenient. (CIB., p.1451, 213). Et se tu me demandes par quoy ilz [les mélancoliques] se tendront en hault et ne cherront point en ceste tristesse melancolieuse, ie tay respondu deuant que ce sera par leesse spirituelle (CIB., p.1451, 219). Sur ce il fault distinguer. Ou le fidele et catholique contrait mariage avec une payenne et infidele ou heretique, ou deux infideles se marient ensemble, ou deux fideles et catholiques ensemble, et l'un chiet en heresie. Au premier cas le mariage est nul. (Sacr. mar., c.1477-1481, 64). Il est une aultre trinité par laquelle l'home chut en pechié, c'est a scavoir l'enhortement du deable, la delectation de la sensualité et de la char et le consentement de raison (Somme abr., c.1477-1481, 126).

64
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     CHOIR     
b)

Choir en (un état moral ou spirituel plus mauvais) : La quarte maniere est quant aucun est tellement racheté que il ne puet choïer en pechié mortel, conme furent lez Apostres aprés la Penthecouste (Songe verg. S., t.2, 1378, 252). Je diray plus : que la ferveur de l'amour que saint Pierre avoit envers Jhesu Crist donna occasion de le nier aprés, car par telle amour il cheut en presumpcion de soy, et pour la presumpcion Dieu voult souffrir qu'il tresbuchast en telle negacion, pour soy mieulx congnoistre (GERS., P. Paul, a.1394, 489). Et icy, oultre la louange et deffense saint Pol, nous avons enseignement de nous contregarder de cheoir en perilz ou tribulacions sans neccessités ou proffit (GERS., P. Paul, a.1394, 500). Panse bien, panse que vault quanque tu faiz en ce monde, quanque tu traveilles, quanque tu rapines, quanque tu quiers vengence, quanque tu donnes a ta povre charoingne de mauvaises plaisances, se tu chiés, en la destroicte heure de la mort, a l'orrible jugement de justice, en mort perpetuelle. (GERS., Purif., 1396-1397, 67). ...ilz furent ingraz a Dieu et cheurent en horribles erreurs, en ydolatries et en vilité contre nature (GERS., Trin., 1402, 162). ...et tant que je ne suis mie cheuz, moyennant vostre grace en telle obstinacion furieuse que vous juge estre mauvaiz ou envieux, comme font les dampnez. (GERS., Trin., 1402, 165). ...telles gens cheent souuent en inconuenient. (CIB., p.1451, 213). Et se tu me demandes par quoy ilz [les mélancoliques] se tendront en hault et ne cherront point en ceste tristesse melancolieuse, ie tay respondu deuant que ce sera par leesse spirituelle (CIB., p.1451, 219). Sur ce il fault distinguer. Ou le fidele et catholique contrait mariage avec une payenne et infidele ou heretique, ou deux infideles se marient ensemble, ou deux fideles et catholiques ensemble, et l'un chiet en heresie. Au premier cas le mariage est nul. (Sacr. mar., c.1477-1481, 64). Il est une aultre trinité par laquelle l'home chut en pechié, c'est a scavoir l'enhortement du deable, la delectation de la sensualité et de la char et le consentement de raison (Somme abr., c.1477-1481, 126).

65
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     CHRÉTIEN     
-

Foi chrestienne : Nous lisons que saint Pol, le glorieux patron de ceste esglise, aloit persecuter la foy crestienne a Damas (GERS., Pent., p.1389, 77). ...denier son baptesme et la foy crestienne (GERS., Purif., 1396-1397, 65). ...en la lumiere de la foy crestienne (GERS., Trin., 1402, 166).

66
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     CHRÉTIEN     
-

Loi chrestienne : Ma belle suer Raison, tu monstres bien que il ne puet estre que ung seul Dieu, a parler proprement de Dieu ; mais comment est-ce que nostre loy crestienne dit qu'il est ung Dieu le Pere, ung Dieu le Filz, ung Dieu le Saint Esperit, une Trinité ? (GERS., Trin., 1402, 161).

67
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     CHRÉTIEN     
-

[Dans un cont. allég.] : Vray est que Raison n'estoit pas seule, ainsoys avoit pris avec elle Foy, la bonne crestienne, qui alumoit les yeulz de Raison et de l'Ame a mieulx congnoistre ce qui reluisoit ou miroir et en l'imaige de l'ame (GERS., Trin., 1402, 166).

68
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     CIEL     
E. -

[En tant qu'élément de la création divine] : J'ay cerché par mer et par terre, par l'air et par le ciel, et ay demandé a la terre se elle estoit mon Dieu : elle respond que non. J'ay demandé a la mer s'elle estoit mon Dieu : elle respond que non. J'ay demandé a l'air, au ciel, au soloeil et aux estoilles se aucune de ces choses estoit mon Dieu : tout s'est escrié a haulte voix : "Dieu nous a faiz..." (GERS., Trin., 1402, 156).

69
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     CLAIR1          CLAIR2     
2.

[D'un objet susceptible de réfléchir la lumière] "Qui brille, qui a de l'éclat, qui est beau" : ...et tout ainsy comme en regardant une ymaige bien faicte, soit en ung miroir bien cler et poly, soit par dehors en painture ou en tailleure, on a congnoissance du maistre qui a fait l'imaige ou le miroir (GERS., Trin., 1402, 166). ...ouquel lieu il trouva ung homme mort assiz sur ung cheval de cuyvre, qui avoit en son doy ung anel cler, où avoit une perre, par laquelle il se faisoit invisible touttefois qu'il vouloit (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 38 v°).

70
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     CLAIR1          CLAIR2     
1.

[Sens actif ; d'une faculté mentale] "Qui comprend, qui perçoit aisément" : Saint Jehan Bouche d'or expose toute la vertuz de son hault et cler engin et de son eloquence souveraine a le louer ou le manifier en ung sermon ou omelie, non pourquant confesse il bien que la grandeur de voz louanges, o glorieux saint Pol, surmontoit du tout son eloquence. (GERS., P. Paul, a.1394, 493). ...tu pues lors mettre ceste semblance de toy mesmes en ton entendement par clere et actuele congnoissance de toy, et depuis que tu te congnoistras, tu formeras en ta voulenté une amour et dilection de toy mesmes. (GERS., Trin., 1402, 167). Yves Dariam, residant à Dinan en Bretaigne, homme de grant aage et de cler sens, souverain astrologien en son temps, eut plusieurs disciples. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 140 v°).

71
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     CLAIR1          CLAIR2     
2.

[Sens passif ; d'un produit de l'activité de l'esprit] "Qui est facile à comprendre" : Mais a ce ne puet beste quelconque avenir que elle ayt aucune congnoissance de son Dieu ; pour quoy c'est cler argument que dedans l'omme est une ame parfaicte, immortelle et digne quant elle est faicte a congnoistre la Divinité (GERS., Trin., 1402, 152). Et sur yceste poesie ou ymaginacion qui puet sembler obscure, je prens IIII briefs et clers enseignemens pour vostre royale personne, sire, auquel je doy adrecier ma parole principalment. (GERS., Noël, p.1404, 310). Cestui fist jugement moult cler et evidant sur une conjunction, qui fut l'an mil IIIc soixante cinq, le XXIXe jour de octobre (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 140 v°).

72
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     CLAIR1          CLAIR2     
3.

[D'une chose abstr.] "Qui est sans défaut, beau, pur" : Icy est l'ame comme muee en cendres de humilité en l'ardant fornaise de vive charité ; puis devient comme voirre bel, cler, net et pur, et coule legierement a prendre telle figure et emprainte espirituelle (GERS., Trin., 1402, 171).

73
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     CLERC     
B. -

P. ext. "Savant, érudit (sans inclure nécessairement une portée canonique ou liturgique)" : ...en ce toutesfois est singulier miracle, que sans miracle que tant et tel peuple et par telle maniere se soit submis a ceste creance : riches par povres, grans clers par gens sans lettres, tirans par ceulz lesquelz ilz mettoyent a mort (GERS., P. Paul, a.1394, 496). De ce vient que aucune foys une simple personne qui sera devote et aymera Dieu, aura trop plus haulte et digne congnoissance de la Divinité (...) que n'ont eu les philosophes, ou que n'ont eu pluseurs grans clers theologiens (GERS., Trin., 1402, 171). ...et soubz umbre de dire : "Voire, nous sommes pour la foy", lui feroient acroire qu'il aroit mengié le Deable, comme il est autreffoiz et nagueres advenu, mesmement ad ce noble conte Piccus de Merulla et autres, qui a esté tenu le plus grant clerc de la terre. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 6 v°). ...assembla incredible nombre de volumes de livres et eut clers en toutes sciences pour l'en informer (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 76 v°).

74
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     COEUR     
1.

[Plus partic. quant à son attitude envers Dieu] : Se tous les pracheurs qui ou monde sont ne cessoyent chascun jour de preschier a l'ame qui est en ce point mise, c'est assavoir en mauvaise acoustumance et en durté de cuer, ilz ne l'amolliroyent pas a bien faire ; point ne feroyent tant qu'elle laissast sa mauvaise coustume, qu'elle levast son cuer a Dieu, que elle issist hors du sepulcre et de l'abhominable ordure de pechié. (GERS., Purif., 1396-1397, 66). Et ay mis en la personne des Vertuz raisons qui bien puent mouvoir nous cuers a croire et tenir que nostre Dame oncques ne fut, en sa concepcion ne aprés, fors toute belle, vive, pure et nette (GERS., Concept., 1401, 408). Ainsy font pluseurs qui ne se daignent repentir de cuer, ainsoys veullent tousjours attendre en leur ordure. (GERS., Trin., 1402, 165). Item Dieu par sa misericorde rechoit joyeusement le pecheur retournant envers lui, et esmolit son cuer a faire penitance, et legierement pardonne l'offence, et aprez le pardon plus ne lui souvient de l'injure a lui faicte. (Somme abr., c.1477-1481, 180). Certes ceste predicion si veritable de la science des estoilles doit toute seulle crever le cueur à ses ebethés calumpniateurs de astrologie, qui dient que ne sont que vanités et mensonges. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 79 r°).

Rem. V. aussi

75
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     COGNITION     
1.

[Dans le courant de Saint-Victor ; à propos de l'attitude de l'homme face à Dieu et p. oppos. à amour considéré comme supérieur] "Connaissance intellectuelle" : Il plaist a Dieu reveler et montrer soy et ses secretz plus habondamment a Devocion que a Raison, a dilection que a congnicion : Hinc seraphin proximiores sunt quam cherubin. (GERS., Trin., 1402, 170).

76
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     COLORER     
A. -

"Qui a des couleurs" : Belle suer Raison, je te demande comment ce puet estre et quelle chose c'est que tu congnoys, quant tu congnoys nostre Dieu ? Est ce chose coulouree ? Est ce chose enluminee ? (GERS., Trin., 1402, 157).

77
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     COMMENCEMENT     
1.

[Dans des prop. nég. ; à propos de Dieu] : Quartement s'ensuit que Dieu est sans commencement et sans fin en eternité, tout parfait en essence, en vie, en congnoissance, en bonté et en puissance (GERS., Trin., 1402, 160). Pour tant notez que ce qui n'a commencement ne fin est eternel comme Dieu, car son estre est increé sans estre fait ou creé et interminé sans terme de commencement et de fin. (Somme abr., c.1477-1481, 142).

78
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     COMMENCEMENT     
F. -

Loc. Au commencement. "Au début, d'abord" : Tout au commancement je regarde que nostre Dieu est une chose immuable et pardurable et qui ne puet avoir fin ne commencement. (GERS., Trin., 1402, 158). Il fault et est expédient Secourir au cuer patient Par saignier, ou commencement, D'un braz ou deux moult largement (LA HAYE, P. peste, 1426, 119).

79
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     COMMUNICATION     
A. -

[À propos de Dieu] "Action de se transmettre (au fils)" : Le Pere puet doncques ceste representacion de soy mesmes, et de sa Deité, et de toutes choses, mettre en congnoissance personnele, comme en soy disant, en soy communicant et diffundant ; et car ceste parole et ceste communication ne seroit point parfaicte se elle ne estoit du tout semblable au Pere, et elle ne luy seroit du tout semblable se elle n'estoit une mesme substance et puissance et sapience avec luy (GERS., Trin., 1402, 167).

80
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     COMMUNIQUER     
III. -

Empl. pronom. [De Dieu] "Se faire connaître" : Le Pere puet doncques ceste representacion de soy mesmes, et de sa Deité, et de toutes choses, mettre en congnoissance personnele, comme en soy disant, en soy communicant et diffundant (GERS., Trin., 1402, 167). La raison si est que on porroit cuidier que Dieu ne se peusist souverainement communiquier et soy participer a aultre, et par ainsi nyeroit la puissance de Dieu. Et qui cuideroit que Dieu se porroit communiquier, mais que pas ne scavroit, il nyeroit en lui estre sapience (...). Par quoy s'ensiut que Dieu le Pere pouoit, scavoit et vouloit soy communiquier souverainement. (Somme abr., c.1477-1481, 123). Pareillement on porroit dire que Dieu se moeut naturelement, pour tant que par sa bonté accoustumee et naturele il se communique et rend doulz par pitié selon leur pouoir et capacité a tous et a ung chascun. (Somme abr., c.1477-1481, 145).

81
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     COMPAGNIE     
B. -

"Groupe de plusieurs personnes ayant un lien commun" : Belle fut sa compaignie, car d'une part l'avironnoit sa seur Sapience et Verité, Prudence et Entendement, Conseil et Foy - Virtutes intellectuales -, d'autre part Force, Continence, Loyaulté, Justice, Paix, Misericorde, Humilité, Diligence, Largesse et Benignité. (GERS., Concept., 1401, 393). Joye parfaicte n'est point sans parfaicte amour, et parfaicte amour n'est point sans compaignie ; si fault que en la Divinité soit compaignie. Et n'est mie a entendre que ceste compaignie soit telle et ainsy diverse et hors l'une personne de l'autre, comme nous veons les choses corporelles (GERS., Trin., 1402, 168). Elle ot avec soy, comme pour son principal capitaine, Orgueil, le fol presumptueux, traite de Dieu, son droiturier seigneur ; et ne fut pas seul : avec luy estoit la maudicte compaignie de tous les Vices lesquelz je ne pourroye nombrer né que le sablon de la mer. (GERS., Noël, p.1404, 303). Pense en ce que dit est lestat de gloire (...), comme celle compagnie des sains est enluminee de la clarte de dieu. (CIB., p.1451, 189). Toute multitude et compaignie, comme dist Saint Denis, se commence de unité et prend commencement de ce qui est ung. (Somme abr., c.1477-1481, 106).

82
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     COMPRENDRE     
A. -

[Le compl. désigne Dieu ou une notion abstr.] "Embrasser par la pensée" : ...non pourquant confesse il bien [saint Jean Bouche-d'Or] que la grandeur de voz louanges, o glorieux saint Pol, surmontoit du tout son eloquence. Et en ce est vostre louange honnourable monstree plus excellante quant on ne la puet attaindre ou comprandre aucunement. (GERS., P. Paul, a.1394, 493). N'est pas de merveille : car nous scavons que incomprehensible ne puet estre compris, et autrement ne seroit il point tel. (GERS., Trin., 1402, 158). Qui est la bouche qui pourroit dire, ou cuer comprendre la divine leesse que vous receutes au jour d'uy, Mere de Dieu glorieuse ? (GERS., Noël, p.1404, 291). Comprendre Dieu est conferé et se raporte a la puissance du Pere, cognition a la sapience du Filz, dilection a l'amour du Saint Esperit. (Somme abr., c.1477-1481, 125). Et a ce propos dist Saint Bernard : "Dieu est es creatures non raisonnables telement que toutesfois ne puet estre comprins d'elles. Toutes creatures raisonnables peuent comprendre Dieu par congnoissance, mais des bons tant seulement est comprins par amour." (Somme abr., c.1477-1481, 133). La raison si est, car la nature des choses simples nostre entendement ne puet parfaitement entendre ou comprendre si non par negation, par quoy se remeuvent les choses qui ne competent a icelles pour leur simpleté. (Somme abr., c.1477-1481, 141).

83
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     COMPRENDRE     
-

Au passif. [En tournure nég.] "Contenu, enfermé" : Pourquoy ne pourra estre Dieu par tout sans acroissement ou diminucion, sans ce que on le puisse dire estre hors telement qu'il ne soit dedans, et sans ce qu'il soit du tout compris, ou enclos, ou fourclos en quelconque creature ? (GERS., Trin., 1402, 162). Par tout et en tous lieux Dieu est et toutevoies nulle part est, car il n'est absent par eslongement d'aucun lieu, ne est comprins en ou par aucun lieu. (Somme abr., c.1477-1481, 136).

84
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     CONCEVOIR     
2.

[Dans un cont. théol.] : Escoutez les merveillez et d'amour et de misericorde ! Dieu est fait homme, et homme est Dieu, mortel immortel, eternel temporel. La vierge est mere ; la fille conçoipt son Pere, la creature son Createur ! (GERS., Annonc., a.1400, 230). ...se ton amie, que tant belle veulz faire, est conceue par Joachim et saincte Anne, comme Oroison et nous te deprirons, je fais doubte pour Justice que elle ne feust conceue en la tache de pechié originel et qu'elle n'eust pas ceste purté, innocence et beauté qui appartient a celle qui doit estre ta mere, ton espouse et amie singuliere. (GERS., Concept., 1401, 398). ...[est faicte encainte la saincte Ame] par l'operacion du Saint Esperit tellement que le Filz de Dieu y est conceu espirituellement. (GERS., Trin., 1402, 170). ...il convient scavoir que ceste preposition "de", du Pere, signifie aucune fois cause active, comme quant on dist : Jhesu Crist est conceut du Saint Esperit, c'est a dire par l'operation du Saint Esperit. (Somme abr., c.1477-1481, 110).

85
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     CONCLURE     
D. -

Conclure que. "Tirer une conséquence d'un ou de plusieurs éléments par le moyen d'un raisonnement ; déduire, inférer une chose d'une autre" : Dy se c'est plus grand dignité que de sacrer le corps Nostre Seigneur ? Laissons teles questions a l'escole. Et concluons que, pour ces quatres considerations, Nostre Dame par raison fut saluee de l'ange, et nommee plain de grace et en toutes femmes bieneuree (GERS., Annonc., a.1400, 231). "...Se le Pere est Dieu, le Filz est Dieu, le Saint Esperit est Dieu, ne convient il pas conclure que ilz sont III dieux ?" "Vrayment, mon Ame, non ; il ne le fault pas conclure, et tu le pues veoir par ce que je te ay dit..." (GERS., Trin., 1402, 161). Estimans que Dieu seurement Fait mourir électivement De ceste faulse maladie Guillaume, Robin et Marie, Et lesse vivre de sa grâce Olivier, Rollant et Agace, Concluans par tant que la fuite Ne peut relever d'une mite (LA HAYE, P. peste, 1426, 75).

86
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     CONDITION     
-

Au plur. "Ensemble des traits caractéristiques d'un être humain" : Se l'imaige que fait ung tailleur a la semblance de soy mesmes pouoit avoir toutes les condicions du tailleur, c'est assavoir estre tel, telle vie telle, figure telle, entendement tel, sans differance de nature, ceste ymaige lors seroit proprement l'imaige du tailleur (GERS., Trin., 1402, 172). ...et penseras, par diligentement mediter sur ton estat, sur tes condicions, sur ta maniere de viure et a quoy tu es enclin soit a vice soit a vertu (CIB., p.1451, 187).

87
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     CONJOINDRE     
2.

[Le compl. désigne l'être hum. ; le compl. second désigne l'être divin] Conjoindre qqn à qqn. "Unir qqn à qqn" : ...puis devient comme voirre bel, cler, net et pur, et coule legierement a prendre telle figure et emprainte espirituelle, comme le Saint Esperit luy veult donner a la semblance de soy, auquel ceste ame est conjoincte et emprainte (GERS., Trin., 1402, 171). Et c'est ce qui est figuré en ceste hystoire, ou est Dieu le pere comme souverain prestre conjoingnent le disciple amant a la Divine Sapience qui est vray filz de Dieu. (Déclar. Hyst. S., a.1449, 198). Et ainsi il appert qu'est requise la presence du Saint Esperit et son don qui est amour par lequel on adhert et est conjoinct a lui. (Somme abr., c.1477-1481, 118).

88
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     CONJONCTION     
A. -

RELIG. "Union mystique de l'âme avec Dieu" : En ceste union et conjunction et secret parlement de Devocion e(s)t de la saincte Ame [est faicte encainte la saincte Ame] par l'operacion du Saint Esperit tellement que le Filz de Dieu y est conceu espirituellement. (GERS., Trin., 1402, 170). Ainsi est lame qui par contemplacion en ce pelerinage vient iusques a penser (...), a veoir la table et les refections qui sont en la viande des anges en la coniunction auecques Dieu ou est toute suauite et refection (CIB., p.1451, 190).

89
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     CONNAISSANCE     
A. -

"Faculté de connaître" : Nous scavons que une chose de petite congnoissance ne puet attaindre a ce que puet congnoistre la vertus, qui est de plus haulte congnoissance, comme l'oyeil corporel ne pourroit veoir ce que congnoist l'imaginacion par dedans, et l'imaginacion ne pourroit comprendre ce que je, Raison, congnois. (GERS., Trin., 1402, 158). La VIJe. trinité est par laquelle nous sommes reforméz a la glore eternele, comme les trois douaires de l'ame, c'est a scavoir congnoissance, comprehencion et dilection (Somme abr., c.1477-1481, 127). Il est difference entre predestination et prescience, car predestination est precedente congnoissance des bons avec les causes et la causalité d'iceulz. Mais prescience dit prealable congnoissance des mauvais sans causalité au regard de Dieu, mais est residente envers le franc vouloir, qui se dist libere arbitre. (Somme abr., c.1477-1481, 168).

90
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     CONNAISSANCE     
2.

"Ce qui est connu d'une personne ; son savoir" : Car le Pere et le Filz et le Saint Esperit ne puent avoir que une mesme puissance, une mesme perfection, une bonté, une vie, une congnoissance : c'est toute une chose des III ; mais es autres creatures n'est point ainsy, car se Jehan est ung homme, et Pierre est ung homme, et Martin est ung homme, ilz sont III hommes. Pourquoy ? En nom Dieu ! pour ce que l'un n'a pas la puissance de l'autre, ne sa vie, ne sa congnoissance. (GERS., Trin., 1402, 161). Quant a ce que la sapience de Dieu congnoist les choses possibles, qui peuent estre et non estre, elle est apellee science ou congnoissance. Et en tant qu'elle congnoist toutes les choses qui se font au monde, on l'apelle vision. (Somme abr., c.1477-1481, 164). ...eut aussi sept filles, qui puis, pour leur haulte congnoissance ès corps celestes, furent dictes Plyades (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 22 r°).

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     CONNAISSANCE     
-

Connoissance de Dieu/de soi : ...et ne s'en repentent point mais vont tousjours de pis en pis tres honteusement, quelle merveille est se ilz ont petite ou nulle cognoissance de Dieu, se meismement ilz ne voyent point Dieu ne par mirouer ne en umbraige ? (GERS., Trin., 1402, 154). Si exposeray ung secret parlement et comme ung personnaige ou ung dyalogue de l'Ame devote avec sa suer Raison la saige pour monstrer aucunement la maniere de pervenir a la congnoissance de Dieu et de la benoite Trinité en simplesse et unité (GERS., Trin., 1402, 155). ...entre toutes les créatures la consideracion et congnoissance de toy mesmes est tresprofitable pour venir à la congnoissance tant des creatures incorporelles et spirituelles comme sont les anges que aussi pour actaindre a la congnoissance de Dieu. (CIB., p.1451, 195). ...par ce champ a present est entendu lomme qui est comme le champ ou il se fault excerciter a querir le tresor de sapience et fault fouyr et parquerir profondement iusques a ce que on ait congnoissance de ce qui est en lomme... (CIB., p.1451, 195). Et de ce que avons memore que nous sommes et congnoissance quelz nous sommes, procede et sourt une voluntaire amour en la maniere du Saint Esperit, qui procede du Pere et du Filz conjointement. (Somme abr., c.1477-1481, 114). Cestui Pitagoras fut moult bon et devost et adreça plusieurs à la congnoissance d'un vray Dieu au moïen de ses prenosticacions et garda autres de estre ydollatres (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 45 v°).

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     CONNAISSANCE     
-

Connoissance de Dieu/de soi : ...et ne s'en repentent point mais vont tousjours de pis en pis tres honteusement, quelle merveille est se ilz ont petite ou nulle cognoissance de Dieu, se meismement ilz ne voyent point Dieu ne par mirouer ne en umbraige ? (GERS., Trin., 1402, 154). Si exposeray ung secret parlement et comme ung personnaige ou ung dyalogue de l'Ame devote avec sa suer Raison la saige pour monstrer aucunement la maniere de pervenir a la congnoissance de Dieu et de la benoite Trinité en simplesse et unité (GERS., Trin., 1402, 155). ...entre toutes les créatures la consideracion et congnoissance de toy mesmes est tresprofitable pour venir à la congnoissance tant des creatures incorporelles et spirituelles comme sont les anges que aussi pour actaindre a la congnoissance de Dieu. (CIB., p.1451, 195). ...par ce champ a present est entendu lomme qui est comme le champ ou il se fault excerciter a querir le tresor de sapience et fault fouyr et parquerir profondement iusques a ce que on ait congnoissance de ce qui est en lomme... (CIB., p.1451, 195). Et de ce que avons memore que nous sommes et congnoissance quelz nous sommes, procede et sourt une voluntaire amour en la maniere du Saint Esperit, qui procede du Pere et du Filz conjointement. (Somme abr., c.1477-1481, 114). Cestui Pitagoras fut moult bon et devost et adreça plusieurs à la congnoissance d'un vray Dieu au moïen de ses prenosticacions et garda autres de estre ydollatres (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 45 v°).

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     CONNAISSANCE     
D. -

"Connaissance immédiate, conscience" : ...combien que presques toutes les excellences et perfections autres qui sont en l'omme, on les treuve en aucunes des bestes ou des oyseaux, car on y treuve congnoissance du temps present, memoire du preterit, aucune proveance du futur (GERS., Trin., 1402, 152).

94
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     CONNAÎTRE     
a)

[D'une pers.] : Mais comment garderas tu la parole de Dieu se tu ne la congnois ? Comment la pues tu mieulx congnoistre que par l'escouter ? (GERS., Pent., p.1389, 71). Et premierement Mescreance clost et bande les yeulz de l'ame, affin que jamais ne voye ou congnoisce misericorde pour l'appeller. (GERS., Purif., 1396-1397, 66). Quartement tu congnoys par ung seul oeil le mouvement du temps passé, du present et du futur, sans toy mouvoir ; pourquoy ne pourra Dieu congnoistre toutes choses estre muables sans sa mutacion ? (GERS., Trin., 1402, 162). Car les aucunes [causes] sont célestres Et les autres si sont terrestres, Estans en bas assez prouchaines Et dépendens des primeraines, Sans lesqueles avant cognoestre Nul Médicin, tant soit bon Maistre, Ne peut par art ne sagement Curer le mal aucunement (LA HAYE, P. peste, 1426, 20). Item par la premiere maniere de congnoistre on congnoist la lumiere, par la seconde les tenebres. Et pareillement il est a dire que par la premiere maniere on congnoist le bien et ce qui est bon. Par la seconde le mal (Somme abr., c.1477-1481, 165). Aneccenebron, le grant philozophe et astrologien, fut en ce temps, lequel monstra aux Egipciens à cognoistre le temps, à faire l'introïte de leurs festes sur l'entrée du Soleil ès signes royaulx. (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 22 r°).

95
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     CONNAÎTRE     
3.

Connoistre qqn. "Reconnaître qqn" : ...et par la congnoissance de l'image, comme de l'image du roy on congnoist le roy que elle represente, voire obscurement et imparfaictement. (GERS., Trin., 1402, 161). La premiere rieule est que nulle des notions se dist par predication des personnes. Car on ne puet dire paternitas est le Pere, filiation est le Filz, spiration est le Saint Esperit, mais puet on dire par paternité est congneut le Pere, par filiation congnoist on le Filz, par spiration ou spirement congnoist on le Saint Esperit. (Somme abr., c.1477-1481, 151).

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     CONNAÎTRE     
A. -

[Au sens socratique et comme moyen pour accéder à la connaissance de Dieu] "Prendre conscience de sa condition humaine" : Et n'est pas merveille se l'ame humaine se doit congnoistre, car elle est la belle ymaige faicte et formee du Souverain Maistre a la semblance de la Deité et de la benoite Trinité (GERS., Trin., 1402, 154). Se tu veulx bien penser a toy congnoistre tu trouueras en toy grant tresor pour forger larche de sapience. Regnum celorum intra vos est. (CIB., p.1451, 195). ...multi multa sciunt et seipsos nesciunt, plusieurs sceuent moult de choses et ne se congnoissent. Mais la science des aultres choses quant tu ne te congnois est vaine et ne fait que enfler par orgueil et ne edifie point par humilite. (CIB., p.1451, 196). O la tresbelle entre les femmes puis que tu te ignores et que tu ne te veulx congnoistre va ten, ys de la compaignie des bestes et va derriere apres les tropeaux de tes bestes, tu paistras les boucs. O dure sentence sur lame qui ne se veult congnoistre. (CIB., p.1451, 199).

97
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     CONNAÎTRE     
1.

[Sens gén.] "Qui est doué d'intelligence" : Secondement s'ensuit que Dieu a souveraine vie et congnoissance, car plus parfaicte est la chose vivant et congnoissant que les autres sans vie et congnoissance. (GERS., Trin., 1402, 160).

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     CONSOLATION     
"Soulagement, réconfort apporté au chagrin de qqn" : La povre ame, qui est lors en grande neccessité et angoisseuse douleur, veult querir selond sa coustume aucune consolacion mondaine par les V portes de son corps (GERS., Pent., p.1389, 85). ...dit ce poete que a Athenes ot jadis ung temple qui se nommoit le temple de Misericorde ouquel toute creature recevoit ayde, secours et consolacion. (GERS., Purif., 1396-1397, 60). Neantmoins je scay bien que c'est grande consolacion d'oïr parler de Dieu et des choses divines, et n'est pas temps perdu, jassoit ce que on ne entent pas tout (GERS., Trin., 1402, 155). Quiconques aprendra familiarement aymer meditacion et souuent y vouldra vaquer elle luy rendra tresioyeuse vie car elle donne en tribulation tresgrande consolacion (CIB., p.1451, 180). Item est apellé "consolateur", pour ce qu'il degoutte en noz cuers les consolations celestiennes et divines. (Somme abr., c.1477-1481, 123).
99
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     CONTEMPLATION     
1.

"Connaissance intuitive" (Éd., 141) : ...car la tres doulce et benigne seur de la saincte Ame et de Raison la saige y estoit descendue, laquelle on nomme Devocion ou Contemplacion l'amoureuse et la religieuse. Le Saint Esperit l'envoyoit pour aprendre et enseignier plus parfaictement les secrez de la benoite Trinité en la Divinité a la sainte Ame (GERS., Trin., 1402, 170).

100
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     CONVENIR     
B. -

Il convient faire qqc. "Il faut faire qqc." : Disoit une devote dame : "Et que valent tous ces estas oultrageux ? Et ne convient il pas mourir ?" (GERS., Annonc., a.1400, 238). Se le Pere est Dieu, le Filz est Dieu, le Saint Esperit est Dieu, ne convient il pas conclure que ilz sont III dieux ? (GERS., Trin., 1402, 161). Mais, sire, il convient mettre la main a l'oeuvre : L'ueil du seigneur maintient l'ostel ; Oeuil de servant ne feroit autel. (GERS., Noël, p.1404, 311). ...il convient parvenir a une chose qui est cause effective de toutes choses sans avoir estre d'aultrui ou par aultre chose. (Somme abr., c.1477-1481, 101). ...si Dieu, de sa puissance absolue, n'eust destourné les influences, il leur eust convenu combatre ensemble l'un à l'autre (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 8 r°). Pour laquelle chose a convenu (...) prealablement reciter et memorer les très nobles, excellens et grans personnages, qui depuis le premier homme Adam jusques à present (...) ont vaqué à l'estude et excercice d'icelle [science] (SIMON DE PHARES, Astrol., c.1494-1498, f° 9 v°).

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